Les Princes de la Nuit
En 2016, je travaillais pour le studio japonais Accela, Inc autour d’un titre mobile otome appelé « Les Princes de la Nuit ». Ce fut une expérience de courte durée qui me fit découvrir la galaxie des jeux de romance.
Rôle
Tâches
- Game Writer
- Pitch pour deux nouvelles histoires (route de Klaus)
- Ecriture des histoires entières
- Croquis rapides pour illustrations de fin
Une aventure inattendue
C’est suite à une prise de contact incongrue à la Japan Expo en 2016 que je rencontrai le studio Accela, Inc. J’étais alors sur le salon pour aider une amie sur son stand, lors de ce grand rendez-vous de Villepinte rassemblant tous les nerds et otakus d’Europe. Cette année-là, le salon accueillait une poignée de développeurs japonais d’Otome games, dont Accela. Sur un ton aventureux, voire un peu cavalier, je proposai mes services au Français qui y travaillait comme traducteur et représentant du studio en France. À ma grande surprise, il m’avoua qu’ils cherchaient effectivement des écrivains capables de travailler rapidement et sérieusement.
Au travail sans attendre
Quelques jours plus tard, après un simple échange de contact, il m’a été confié d’écrire une histoire de 60.000 mots environ, avec de nombreuses questions à choix multiples valant chacune son lot variable de points, et ce, en un mois.
L’autre particularité était que je devais écrire la suite d’une histoire déjà intégrée dans l’univers du jeu, un titre évocateur : « Les Princes de La Nuit », se situant dans un monde à mi-chemin entre Dracula et Castlevania.
Des codes nouveaux
S’approprier un univers déjà existant était un défi, mais la véritable découverte fut quand je dus m’approprier et déchiffrer les codes propres à l’Otome game.
À cette époque, ce type de jeu venu du Japon, mettant en scène une jeune fille dans une aventure narrative visant à séduire ou être séduite par un harem de beaux garçons, commençait à percer sur le marché occidental, notamment en France.
Même si je connaissais de nom le studio français 1492, créateur des jeux « Is It Love », et un reportage sur les Otome vu sur la chaîne Nolife, je ne savais presque rien de cet univers pourtant vaste et en pleine expansion.
L’écriture en performance
Mon travail sur « Les Princes de la Nuit » était radicalement différent de ce que j’avais fait sur Criminal Case. J’écrivais en français. Heureusement, car écrire plus de 60.000 mots en un mois est un défi que je n’aurais pu relever en prose dans une autre langue que ma langue maternelle.
C’était aussi ma première expérience avec les choix multiples et, étant donné leur nombre, je reconnais avoir parfois manqué d’originalité. Certains choix pouvaient sembler forcés ou peu inspirés.
Cependant, ces défis étaient stimulants. C’était davantage un travail d’écriture pure que de Narrative Design. J’ai particulièrement apprécié l’opportunité de créer des histoires complètes, plutôt que de simples séquences ou segments.
Une expérience de valeur
Le récit de mon travail sur « Les Princes de la Nuit », désormais introuvable, peut sembler étrange, mais c’est une expérience que je chéris. Ce qui me frustre le plus est que le titre n’est plus disponible en français.
Travailler pour un studio japonais, même sur un titre de niche, était extrêmement enrichissant. C’était ma deuxième expérience professionnelle, où j’ai dû m’adapter et respecter un univers bien établi. Ce fut également une validation de mes compétences, car rien n’égale le sentiment de sécurité et d’accomplissement que procure une nouvelle commande de travail.